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Culture en guérilla : le guide ultime

Culture en guérilla

Le terme de culture en guérilla désigne la culture du cannabis en plein air, mais pas dans votre jardin… La culture guérilla consiste à installer vos plants dans un site à l’abri des regards (sous-bois, champ, etc.), situé de préférence près de chez vous. Bon nombre de cultivateurs utilisent cette technique, la plantation étant impossible ou trop risquée chez eux.

S’il possède des avantages, ce type de culture présente aussi des contraintes qui lui sont propres. Pour réussir votre culture en guérilla, suivez le guide !

Première phase : choisir une variété de cannabis adaptée

Toutes les plantes ne se prêtent pas à la culture en guérilla. Voici les caractéristiques importantes à prendre en compte pour mettre toutes les chances de votre côté :

Robustesse et résistance au gel

En extérieur, vos plants sont confrontés à des variations de température parfois importantes. Certaines espèces sont sélectionnées pour les supporter sans problème.

Résistance à la moisissure et aux parasites

Si vous pouvez limiter les attaques en intérieur, il n'en est pas de même en plein air : vos plants y sont quasiment sûrs d’être la cible des champignons et autres parasites. Là encore, il existe des variétés qui résistent mieux que d’autres à ces désagréments.

Floraison précoce et courte pour la discrétion

Mettons les choses au clair : vous ne tenez pas à ce que votre spot soit découvert. Donc, plus tôt vos plantes fleuriront, moins vous aurez de risques d’être surpris (ou de découvrir un jour que vos plants ont disparu…). Si vous plantez dans un champ, ce point est même crucial, car vous devez pouvoir récolter avant la moisson !

Autofloraison pour la sécurité

Idéalement, surtout si vous débutez, choisissez des graines de cannabis en autofloraison. Celles-ci donnent des plantes qui fleurissent spontanément au bout de 4 semaines, sans devoir attendre la baisse de la luminosité naturelle.

Voici quelques graines particulièrement adaptées à la culture en guérilla (naturellement, cette liste n’est pas exhaustive) :

Il existe bien sûr de nombreusesautres variétés qui conviennent également à la culture en guérilla.


Deuxième phase : choisir votre lieu de culture guérilla

Une fois choisies les variétés de cannabis, vous devez trouver le spot idéal pour les planter ! Là encore, plusieurs critères sont déterminants :

Un lieu le plus isolé possible

Faut-il vraiment le rappeler ? Vous ne cultivez pas pour voir vos plants volés – voire purement et simplement arrachés – par le premier venu. Votre spot doit donc se situer loin des sentiers battus, et si possible, être difficilement accessible. Pour savoir si un lieu est fréquenté, observez le sol : la présence de déchets ou de traces de roues est rédhibitoire.

En forêt ou à proximité, repérez les miradors utilisés par les chasseurs et les gardes forestiers. Choisissez un spot éloigné de ces tours et des pistes qui y mènent.

Un endroit invisible, de près comme de loin

Au même titre que les miradors, tous les points situés en hauteur peuvent permettre aux indésirables de repérer votre plantation. Soyez attentif aux ponts, aux bâtiments, etc. N’hésitez pas à vous y rendre pour vérifier que votre spot y est indécelable.

Qui dit guérilla, dit camouflage

Ça y est, vous avez trouvé le spot idéal ! Isolé, touffu, à l’abri des regards… : mais en êtes-vous vraiment sûr ? Les forces de l’ordre n’hésitent pas à utiliser des hélicoptères pour repérer les plantations de cannabis. Votre spot, si bien camouflé soit-il, au beau milieu d’un champ de blé, risque de se voir comme le nez au milieu de la figure depuis le ciel ! Voici deux conseils de base pour cultiver dans une relative sécurité :

  • Vos plantes doivent s’intégrer parfaitement à leur environnement. Idéalement, la végétation alentour doit être de forme et de couleur similaires à celles du cannabis. Méfiez-vous des vertes fougères, qui prennent une belle teinte rousse en automne.
  • Soyez raisonnable et prévoyant ! Mieux vaut privilégier plusieurs spots de quelques pieds qu’une zone de culture version « Narcos », abritant six rangées de dix plants...

L'eau, un élément incontournable

Aussi rustiques que soient les variétés de cannabis destinées à la culture guérilla, elles ont tout de même besoin d’arrosages fréquents et conséquents. Plutôt que de devoir effectuer cinq allers-retours quotidiens chargé de bidons – un manège on ne peut plus suspect –, mieux vaut choisir un spot pas trop éloigné d’un point d’eau (source, étang, ruisseau, etc.), si possible non pollué.

Une bonne exposition au soleil

Même si les variétés sélectionnées pour la culture en zones tempérées – à plus forte raison les graines dites « automatic » – supportent un ensoleillement limité, une bonne luminosité vous assurera une récolte optimale. Quel que soit le spot envisagé, repérez l’exposition et optez pour le côté ensoleillé, sur lequel vos futurs plants recevront toute la lumière dont ils ont besoin.

N’élaguez pas la végétation autour de vos pieds de cannabis. Même si cela améliore l’ensoleillement de vos plants, cela risque surtout d’attirer l’attention des visiteurs indésirables !

Un sol de qualité

Eau, lumière et sol représentent le tiercé gagnant pour une culture réussie. Choisissez de préférence un sol riche, à la terre foncée, voire noire. Évitez à tout prix les sols trop secs, pierreux, sableux ou argileux.

Pour connaître le type de sol auquel vous avez affaire, observez la végétation. La présence d’orties est doublement bénéfique : elle signifie que la terre est de bonne qualité, et la morphologie de ces plantes camoufle fort bien les petits plants.

Un spot venteux ou abrité ?

Si trop de vent risque de casser les plants, un minimum d’exposition est tout de même important pour permettre une bonne aération des pieds de cannabis. Vous limitez ainsi les risques de moisissure.

Troisième phase : les préparatifs de votre culture

Tout comme un jardin d’ornement ou un potager, votre spot de plantation doit être préparé avant d’accueillir les jeunes plants. Ameublissez le sol, retirez les grosses pierres et les racines, puis creusez les trous destinés aux plantes. Prévoyez un espace confortable, au minimum 30 cm de côté, et enrichissez le sol à l’aide de terreau. Vous pouvez aussi ajouter un peu d’engrais, ainsi que des cristaux de polymère (qui facilitent le stockage de l’eau).

Le problème des animaux sauvages

Pas question de voir vos délicats petits plants grignotés par les rongeurs ou piétinés par les chevreuils ! Pour protéger votre culture, installez du grillage autour des pieds, en l’enfonçant suffisamment profondément dans le sol pour que les bêtes ne puissent pas passer dessous. Pour décourager les plus coriaces, comme les sangliers, la meilleure parade consiste à poser une clôture électrique sur 2 ou 3 rangs, alimentée par une batterie solaire.

Restez cependant raisonnable dans le choix de vos systèmes de protection : ils ne doivent pas attirer l’attention des promeneurs, ou pire, du garde-chasse du coin.

Quatrième phase : préparer vos semis pour la plantation sur votre spot

Il est conseillé de semer vos graines à l’intérieur et de les y garder les 2 ou 3 premières semaines après germination. En effet, les jeunes plants sont trop fragiles pour être installés directement dans votre spot guérilla. Lorsqu’ils sont suffisamment robustes et stables, vous pouvez les placer avec précaution dans une boîte, elle-même cachée dans un sac à dos, et les emmener sur le site de plantation.

Cinquième phase : la plantation

Installez délicatement vos petits plants dans les trous que vous avez aménagés, puis offrez-leur un premier arrosage généreux pour les aider à s’adapter. C’est le moment de vérifier une dernière fois l’efficacité de vos systèmes anti-nuisibles.

Sixième phase : l’entretien de vos plants

C’est là le défi majeur de la culture guérilla : vous ne pourrez pas apporter autant de soins et de surveillance à vos plants que s’ils étaient chez vous. L’élément essentiel est l’arrosage, notamment après une période prolongée de temps chaud et sec.

L’autre point important concerne l’état sanitaire de vos plantes : vérifiez qu’elles ne sont pas victimes d’attaques de parasites ou de champignons. Si tel est le cas, traitez-les au plus vite et n’hésitez pas à arracher les pieds trop atteints pour éviter toute contamination.

Septième phase : la récolte, enfin !

Voici le moment délicat, la récompense après tous vos efforts. Même les cultivateurs aguerris passent quelquefois à côté du moment propice. En résumé, ne récoltez pas trop tôt, surveillez l’apparition de moisissures et n’attendez pas trop longtemps, sinon les plantes meurent !

Cela vous semble bien nébuleux ? Voici comment déterminer le meilleur moment pour récolter : examinez les fleurs, qui ont la particularité de gonfler à maturité, en présentant des « buds » contenant la résine. Dans ces glandes, vous pourrez voir de petits poils, portant le doux nom de trichomes. C’est leur coloration qui détermine le degré de maturation des têtes, ainsi que l’effet qu’aura votre herbe à l’utilisation. Attention : lorsque les poils deviennent bruns, la plante est sur le déclin !

Coloration et effets obtenus :

  • les trichomes blancs ont un effet cérébral plutôt progressif et excitant ;
  • les poils plus foncés entraînent des sensations plus apaisantes, voire anesthésiantes ;
  • n’hésitez pas à récolter des calices des deux types, afin de disposer d’une herbe aux effets variés ou mixtes.

Conseils de dernière minute à l’usage des guérilleros...

  • Gare aux traces de pas ! Vos traces sont autant de pistes qui peuvent mener les visiteurs indésirables droit sur votre spot. Autant que possible, effacez vos empreintes.
  • Brouillez les pistes. Ne créez pas de sentier menant à vos cultures, et variez les itinéraires pour que la végétation ne garde pas de traces visibles de votre passage régulier.
  • Ramassez vos déchets. Par respect pour la nature, et parce qu’ils sont autant de signes pouvant attirer l’attention.
  • Ne vous laissez pas surprendre. Vos allées et venues peuvent finir par être remarquées. N’attendez pas que cela arrive pour imaginer une explication plausible ! La nature offre de nombreux prétextes : photos animalières, pêche, récolte de champignons… Cependant, n’oubliez pas la règle d’or : soyez crédible ! Si vous prétendez aller ramasser les châtaignes en février, ou promener le chien alors que vous n’en avez pas, il y a fort à parier que cela éveille les soupçons !